Les auteurs bénéficient sur leur
œuvre d'un droit exclusif d'exploitation.
La reconnaissance de ce droit remonte au XVIIIe siÈcle : il a
d'abord été reconnu aux auteurs littéraires, puis
aux auteurs de théâtre sous l'impulsion notamment de
Beaumarchais qui déclarait À l'époque : "Pour
pouvoir créer, encore faut-il préalablement dîner".
En France aujourd'hui, le droit d'auteur est régi par la loi du
11 mars 1957 et la loi du 3 juillet 1985 qui ont été
codifiées dans le code de la Propriété
intellectuelle.
Le droit d'auteur français repose sur une approche humaniste :
il est attaché À la personne physique qui crée
l'œuvre.
C'est le principe fondamental de notre systÈme de droit.
On oppose trÈs souvent le droit d'auteur au droit anglo-saxon du
copyright qui, lui, repose sur une approche économique
privilégiant l'investissement : ainsi, dans le domaine de
l'audiovisuel, c'est le producteur qui est investi, dÈs
l'origine, de la qualité d'auteur.
Le droit d'auteur protÈge les œuvres sans l'accomplissement de
formalités. Il confÈre À l'auteur, du seul fait de
sa création, un droit moral et un droit patrimonial sur son
œuvre.
La loi reconnaît À chaque créateur le droit au
respect de son nom, de sa qualité d'auteur et de
l'intégralité de son œuvre. C'est le droit moral.
A côté de ce droit de la personnalité, existe le
droit dit patrimonial, autre aspect du droit d'auteur, qui consiste
À autoriser (ou À interdire), moyennant
rémunération, soit les représentations de l'œuvre,
soit les reproductions par tous les moyens ou tous les
procédés.
Le droit patrimonial
Il désigne le droit d'autoriser ou d'interdire l'exploitation de
toute œuvre.
Ce droit, qui, À l'origine, appartient À l'auteur, peut
être cédé pour permettre l'exploitation de l'œuvre.
Cette cession doit obligatoirement faire l'objet d'un contrat
écrit précisant notamment les modes d'exploitation
cédés ainsi que la durée de la cession.
En contrepartie de la cession de ses droits, l'auteur va percevoir une
rémunération obligatoirement proportionnelle aux recettes
de l'exploitation de l'œuvre. En droit français, il s'agit
lÀ d'un principe d'ordre public : l'auteur doit toujours
être associé au succÈs de son œuvre.
Cette rémunération proportionnelle peut être
versée À l'auteur soit directement par le producteur
(gestion individuelle), soit par l'intermédiaire de la SACD
(gestion collective)
L'exploitation de l'œuvre d'un auteur sans son autorisation constitue
un délit de contrefaçon passible de sanctions
pénales.
Au décÈs de l'auteur, ce droit est transmissible À
ses héritiers qui en bénéficient pendant une
période de soixante-dix ans aprÈs sa mort. À
l'expiration de cette durée, l'œuvre tombe dans le domaine
public et peut être exploitée par quiconque, librement et
gratuitement.
Le droit moral
Ce droit caractérise notre systÈme juridique et nous
distingue des pays où prévaut la seule protection du
copyright qui ne le reconnaît pas.
Le droit moral :
- c'est le droit À la paternité de l'œuvre : le nom de
l'auteur sera toujours associé À son œuvre,
- c'est le droit de la divulguer, c'est-À-dire de décider
de la porter ou non À la connaissance du public,
- c'est surtout le droit au respect de l'intégrité de
l'œuvre : personne ne pourra la modifier de quelque façon que ce
soit sans l'accord de l'auteur.
- c'est enfin le droit de repentir qui permet À l'auteur de
faire cesser l’exploitation de sa création, À condition
d’indemniser les exploitants de l'œuvre du préjudice qu'ils
pourraient subir.
C'est donc un droit perpétuel, inaliénable,
attaché À la personne même de l'auteur qui, seul,
À le pouvoir de l'exercer.